C’était hier ou presque…

J’ai rencontré la céramique au détour d’une ruelle, devant une vitrine d’atelier ; l’ambiance semblait chaleureuse, comme une bulle de bonheur et de créativité. Poussée par la curiosité, je suis entrée. Et la terre m’a happée. Très vite, j’ai expérimenté, ressentant la matière au gré de mes envies.

La terre éveille mes sens, mon toucher, m’ancre dans l’instant ou, au contraire, m’aide à m’évader dans un univers aux possibilités infinies, à m’exprimer sans fard, pour tenter de dire l’ineffable. Par les formes, les textures et les alliances de matières comme le bois ou le papier, je raconte les Peuples Racine, le Québec et ses sublimes saisons, la fragilité, l’imperfection, la douceur et l’onirisme.

Chacune de mes pièces est unique ou part d’une petite série. Je fabrique mes propres moules au gré de rencontres en forêt ou en détournant certains objets manufacturés et travaille le grès comme la faïence avec différentes techniques : modelage par plaque, colombin, pincée, tour, moule en plâtre et estampage.

En nous soustrayant à la frénésie du monde, nous pouvons réapprendre à prendre le temps, à observer, écouter et ressentir la poésie du quotidien.

« La Terre n’appartient pas à l’Homme, c’est l’Homme qui appartient à la Terre. » Proverbe Amérindien

 

Déborah Royaux, artiste céramiste

Résilience Boréale